L’Humanité , Disciple Mondial face à son Destin

Dans ce cycle mondial particulier de transition de l’Ere des Poissons à l’Ere du Verseau, c’est le signe du Capricorne qui produit la crise d’initiation, il évoque la naissance d’une nouvelle conscience, la Transfiguration. Son régent hiérarchique Vénus est une planète sacrée, Logos de l’amour, l’âme sœur et l’alter égo de la Terre. Elle a pour mission karmique de conduire cette dernière à devenir une planète sacrée. La Terre est l’agent du Rayon III, Intelligence Active et Vénus, l’agent du  Rayon V, la Science Concrète, deux Rayons gouvernant le mental.

Vénus ayant déjà coordonné et intégré le Manas (mental), fonctionne déjà dans son corps bouddhique, le principe Christique et universel (Mahât). Quant à l’humanité, elle doit encore parfaire son corps manasique et par la suite fusionner avec Bouddhi dans un avenir proche, cela se traduira par la translation de Manas à Bouddhi. « L’air est Dieu », « l’air est Bouddhi ». Le Sphinx est le symbole du mystère de la fusion des deux Manas et non du mystère de l’âme et de la forme. La fusion sera le signe indicateur de la révélation du Sphinx, l’humanité est alors prête.

Vénus gouverne le troisième décan du Verseau, en ce qui concerne l’humanité sur la roue d’évolution dont le but est la Fraternité Scientifique. Tandis que Saturne gouverne le premier décan sur la roue inversée du Zodiaque du Bélier aux Poissons via le Taureau offrant l’opportunité aux disciples, à travers les tests et épreuves, d’atteindre la pleine conscience de soi et réaliser ainsi l’illumination. Mercure gouverne le deuxième décan du Verseau. Le deuxième décan est toujours le décan de l’âme. Esotériquement, Mercure est semblable au Soleil. Le Fils est consubstantiel au Père. « […] Personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père ; personne non plus ne connait le Père, si ce n’est le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler »[1]. Mercure est l’expression du Rayon IV Harmonie par le Conflit et du Rayon II, Amour Sagesse, ce dernier étant le rayon synthétique pour notre système solaire celui du Fils.

Saturne représente le choix et la responsabilité quant à l’orientation de la roue de la vie. Saturne est le Gardien du Seuil, tant pour le disciple que pour l’humanité. « Le Gardien du Seuil parviendra à sa pleine puissance à la fin de la race aryenne, et, dans la vie des initiés, avant la troisième initiation »[2].

« Dieu est amour »[3].
« […] Car le Royaume des Cieux est proche »[4].
« Vénus est à Sirius, ce que les Pléiades sont au Logos Planétaire ».

Un triangle ésotérique est formé entre Vénus, la Terre et le Soleil, permettant la diffusion de l’amour qui est le but de l’humanité. Vénus est ce qui est appelé « le Désir de toutes les nations ». Le nombre mystique 144 lui est relié car il est le signe de passage initiatique tant pour l’individu que pour l’humanité.

« Surveille bien ta pensée. Entre à volonté dans le mental de Dieu. Cueille là le pouvoir, le plan, le rôle à jouer. Révèle le mental de Dieu.

Qualité : le pouvoir mental »[5].

Histoire de Chungawo

« Du temps du Bouddha Shakyamouni vivait un jeune nommé Chungawo. C’était un cousin du Bouddha qui avait épousé une femme très belle. Ils étaient très heureux ensemble mais éprouvaient un attachement immodéré l’un pour l’autre. Ils ne supportaient pas d’être séparés, ne fut-ce qu’un instant. Où qu’ils aillent et quoi qu’ils fassent, ils étaient toujours ensemble. Un jour, le Bouddha vit que son cousin était mûr pour la pratique. Il s’en alla mendier comme à l’ordinaire, son bol à aumônes à la main, et il s’arrêta devant l’allée qui menait à la maison de ce cousin, prêt à recevoir ce que celui-ci voudrait bien lui offrir.

Chungawo était plein de foi et, quand il aperçut le Bouddha au fond de l’allée, il dit à sa femme, malgré tout l’attachement qu’il avait pour elle : « Je dois sortir faire une offrande au Bouddha ». Comme il franchissait le seuil, sa femme s’agrippa à lui et lui dit : « Où vas-tu ? Ne me laisse pas ». Il répondit : « Mais non, je ne vais que jusqu’au bout du chemin. Le Bouddha est là-bas. Je vais lui offris quelque nourriture et je reviens immédiatement ». Elle accepta à contre cœur et, retroussant sa robe, lécha le fil de l’ourlet et dit : « Je veux que tu sois de retour avant que ceci soit sec ». Chungawo acquiesça et sortit.

Quand il eut fini de remplir le bol du Bouddha, celui-ci le lui tendit à nouveau et lui dit : « Tiens, porte ceci ».

Chungawo en fut très contrarié, mais il ne pouvait vraiment pas ignorer les instructions de quelqu’un comme le Bouddha, aussi se mit-il à le suivre. Le Bouddha le conduisit à travers la forêt jusqu’à l’endroit où il vivait dans un petit ermitage flanqué d’un temple. Tout le long du chemin, Chungawo ne pensait qu’à sa femme, mais sans pouvoir oublier son devoir de porter le bol du Bouddha. Il n’attendait pourtant que le moment où le Bouddha lui permettrait de rentrer chez lui en courant.

Alors qu’ils atteignaient l’ermitage, le Bouddha dit : « Pose le bol ici. Je vais m’absenter un moment. Pourrais-tu rester ici pendant mon absence et donner un petit coup de balai ? Il y a beaucoup de poussière ; tiens, voilà le balai ». Chungawo était perplexe. Plusieurs heures s’étaient écoulées depuis qu’il était parti et il se faisait de plus en plus tard. Il n’avait qu’un seul désir : retrouver sa femme. Mais il se sentit à nouveau obligé de s’acquitter de la tâche que le Bouddha lui avait confiée. Il se mit à balayer le plus vite possible pour évacuer la poussière sur le pas de la porte, afin de pouvoir se sauver en courant pour rejoindre son épouse. Au fur et à mesure que le travail avançait, le sol semblait encore plus sale. Pensant qu’il avait bien nettoyé, il se retourna et vit qu’il y avait encore plus de saleté et de poussière sur le sol qu’auparavant. Aussi se remit-il à balayer, et de nouveau la poussière s’accrut. Comme les choses ne faisaient qu’empirer, il finit par abandonner la tâche, et, jetant le balai, sortit de l’ermitage.

Deux sentiers menaient de l’ermitage au village. Celui qu’il avait emprunté avec le Bouddha en venant était large et bien tracé, l’autre était envahi de broussailles. Chungawo se dit : « Je vais prendre le second, ainsi, je ne rencontrerai personne et j’aurais tôt fait de rentrer chez moi ». Mais chemin faisant, il vit le Bouddha qui venait à sa rencontre. Il se dit alors : « Je vais me cacher, je ne veux pas qu’il me voit ». Il se tapit dans un buisson. Les branches retombantes de ce buisson formaient une sorte de cachette et Chungawo s’y blottit, comptant échapper ainsi à la vue du Bouddha. Comme ce dernier approchait les branches se soulevèrent, découvrant Chungawo. Le Bouddha lui dit : « Que fais-tu là ? Viens avec moi ». Et Chungawo fut à nouveau obligé de suivre le Bouddha jusqu’à l’ermitage, loin de sa femme. Cela dura plusieurs jours et le Bouddha trouvait toujours le moyen de retenir Chungawo jusqu’à ce qu’un jour, celui-ci lui avouât qu’il ne pouvait plus rester. Le Bouddha dit alors : « Soit, mais avant de partir, je vais te montrer quelque chose. Accroche-toi à ma robe. N’ayant pas le choix, Chungawo s’exécuta. Ils volèrent soudain dans les airs et se retrouvèrent au sommet d’une montagne d’où on avait une vue splendide dans toutes les directions. Pendant que tous deux jouissaient du spectacle, une vieille femme décrépite et ratatinée s’approcha d’eux.

Le Bouddha la montrant du doigt, dit à Chungawo : « Qui est la plus belle, cette femme ou la tienne ? ». Chungawo s’exclama : « Que voulez-vous dire ? Ma femme est cent fois, que dis-je mille fois plus belle que cette vieille femme ». Le Bouddha lui dit alors : « Allons dans le monde des dieux. Agrippe-toi à ma robe ».

Chungawo obéit et se retrouva aussitôt dans un univers plein de palais célestes où dieux et déesses se prélassaient dans les plaisirs sensuels. Il y régnait une telle béatitude que Chungawo oublia sa femme. Puis après lui avoir montré le monde divin, le Bouddha amena Chungawo dans un palais habité par cinq cents magnifiques déesses. Au beau milieu du palais, se trouvait un trône vide. Le Bouddha demanda : « Qui trouves-tu la plus belle, ta femme ou l’une de ces déesses ? ». Chungawo répondit : « Ces déesses sont mille fois plus belles que ma femme ». Le Bouddha ajouta : « Demande-leur donc pourquoi ce trône est vide ». Chungawo s’approchât d’une déessse et lui demanda : « Pourquoi n’y-a-t-il personne sur ce trône au centre? ». Elle répondit : « Il n’y a personne pour le moment, mais un humain du nom de Chungawo a l’intention de prendre les vœux de moine. Une fois ordonné, il pratiquera assidument le Dharma. La vertu qu’il accumulera lui vaudra de renaître dans ce monde divin, et il prendra alors place sur ce trône ».

Chungawo revint alors en courant vers le Bouddha et lui demanda : « Puis-je prendre les vœux de moine immédiatement ? ». Le Bouddha lui répondit : « C’est une bonne chose ». Ils rentrèrent dans le monde humain. Le Bouddha lui conféra l’ordination de moine pleinement ordonné et Chungawo devint ainsi membre de la communauté bouddhique et se mit à pratiquer assidument le Dharma.

Un jour, le Bouddha réunit tous les moines et leur dit : « Tous mes disciples sont des très bons moines. Vous souhaitez tous atteindre le complet Eveil pour le bien de tous les êtres, tous sauf un, Chungawo. Le seul motif qui le pousse à tenir ses vœux est son désir de renaître dans les mondes divins pour y jouir des plaisirs des dieux. Aussi, ne devez-vos plus le fréquenter. Je ne veux plus que vous lui adressiez la parole ni que vous vous asseyiez près de lui. Ignorez-le totalement ». Pendant ce temps-là, Chungawo faisait de son mieux pour être un moine pur et discipliné, un bon disciple du Bouddha. Le souvenir des déesses lui avait fait complètement oublier sa femme et il s’employait à garder ses vœux de moine du mieux qu’il pouvait. C’est alors qu’il s’aperçut que les autres le rejetaient, que personne ne voulait plus lui parler. Dès qu’il ouvrait la bouche, les gens lui tournaient le dos et s’en allaient. Personne ne voulait plus manger en sa compagnie, ni s’assoir près de lui. Il en fut très affligé et alla voir le Bouddha : « Qu’ai-je fait de mal ? Pourquoi suis-je ignoré par tous ? ». Le Bouddha lui répondit : « Ne t’inquiète pas, cette fois ci, ce sont les mondes infernaux que nous allons visiter. Accroche-toi à ma robe ». Chungawo obéit et ils se trouvèrent bientôt dans l’un des enfers où des êtres étaient brûlés, ébouillantés, sciés en deux, subissant maintes tortures à cause de leur karma passé. Ils arrivèrent ensuite devant un grand chaudron plein de métal en fusion. Des êtres démoniaques remuaient le métal en fusion, bien qu’il n’y eût personne dans le chaudron. Chungawo se dirigea vers l’un d’eux et lui demanda : « Pourquoi ce chaudron est-il vide alors que les autres sont plein d’êtres ? ». Le démon répondit : « Il y a un moine nommé Chungawo qui croit avoir un respect très pur de la discipline. Ce mérite va lui valoir de renaître dans le monde des dieux, mais une fois ce karma épuisé, c’est ce chaudron qui sera sa demeure ». Chungawo fut pris d’une immense frayeur et le Bouddha le ramena dans le monde humain.

Chungawo comprit alors qu’il était vain de rechercher les plaisirs de ce monde et qu’il devait se consacrer entièrement à atteindre l’Eveil. Il devint un méditant très accompli. Il fut renommé pour sa capacité de rester en état de complète absorption méditative et de laisser reposer son esprit sur un point sans être distrait par aucune perception sensorielle »[6].

 

Yoni Mudra

   

[1] Evangile de Matthieu, XI, 27.

[2] A. Bailey, La Mirage, Problème Mondial, p.28 (40).

[3] Evangile de Jean, I,4-16.

[4] Evangile de Matthieu, III, 2.

[5] A. Bailey, Psychologie Esotérique, Vol.I, p.107 (87).

[6] Kalou Rimpoché, Le Dharma, p.113-117.